5 septembre 2019

La libéralisation des Demandes de Valeurs Foncières (DVF)

24 avril 2019, en application de la nouvelle loi Essoc (LOI n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d'une société de confiance), la Direction générale des Finances publiques (DGFip) a rendu accessibles au public, les éléments d’information qu’elle détient au sujet des valeurs foncières déclarées à l’occasion des mutations à titre onéreux intervenues au cours des 5 dernières années (2014 à mi 2018).

DGFip annonce l’ouverture de la base "Demande de valeurs foncières" (DVF), mettant à disposition les principales informations déclarées à l’occasion des mutations immobilières (ventes, adjudications, ...) sans conditions d’accès.

Le jour même, les leaders français du « lead immobilier » ont annoncés une révolution. Quoi de plus logique pour des acteurs qui vivent du « clic », que de créer le buzz et d’annoncer une révolution… qui n’en est pas une, ou du moins pas celle escomptée.

Les professionnels de l’évaluation immobilière, les vrais, c’est-à-dire ceux qui ne vivent que de leur prestation expertale, savent pertinemment qu’il n’en est rien : La donnée est de la matière brute, qui, si elle n’est pas raffinée, ne sert à rien, sinon à être reprise par un « homme de l’art » pour être traitée, contextualisée, mise en perspectives et enfin appliquée à son cas d’espèce.

Nous sommes face à une double approche :

  • L’approche des professionnels du lead immobilier : « l’évaluation » par un algorithme qui se résume à quelques clics, et qui se caractérise pour l’utilisateur à une absence totale de maîtrise et de transparence dans le mode de calcul ;
  • L’approche par les professionnels de l’évaluation immobilière : l’évaluation qui est la résultante d’une approche humaine, sensorielle, juridique, technique, environnementale et statistique qui vise à déterminer de manière impartiale, objective et indépendante la valeur vénale d’un bien.

Cette situation de fait s’est parfaitement illustrée hier et aujourd’hui : alors que les professionnels du lead immobilier ont fait le tour des plateaux et revues économiques, les principales organisations d’experts en évaluation immobilier, dont la Compagnie Nationale des Experts Immobiliers, ont entamé une réflexion quant à l’utilité et au traitement de cette nouvelle donnée.

Car ne nous y trompons, les DVF ne sont ni plus ni moins qu’un élément nouveau parmi tant d’autres, rien d’autre.

Les propriétaires ne doivent donc pas être trompés, en plus d’être incomplètes (à défaut d’informations quant à l’étage, la date de construction, l’état de vétusté, les matériaux de construction des biens) les DVF ne sont pas la pépite – espérée ? – des professionnels en évaluation immobilière.

A ce stade, l’approche de cette nouvelle donnée demande de la réflexion et surtout du recul pour devenir réellement intelligible et utilisable.

Pour remettre les choses dans leur juste contexte et proportion, à l’heure où l’immobilier est la principale composante du patrimoine des français, il peut sembler adéquate et opportun de consacrer du temps et donc de l’argent à sa plus juste estimation, plutôt que de s’en remettre à un simple algorithme que sera incapable de vous expliquer de manière impartiale, objective et indépendante son raisonnement, tout le contraire d’un rapport d’expertise conforme à la Charte de l’Expertise en Évaluation Immobilière.

A bon entendeur !

 

* Lead est un anglicisme utilisé pour désigner un contact commercial, c’est à dire un contact enregistré auprès d’un client potentiel (prospect). Il peut s’agir d’un contact direct effectué par un commercial (sur un salon, en point de vente) ou d’un contact s’effectuant sur d’autres supports (demande de devis, appel téléphonique, visites sites web liées à l’inboud marketing,…).


Expert immobiler
Suivez-nous

© carteron-expertises.com. Tous droits réservés.